Tambour battant, oh hisse et haut !
Voici Cléo à Saint-Malo !
A tribord et à bâbord !
Cléo chavire sur le pavé !
Mille milliards de mille sabords !
Sur les quais, Pare à virer !
C’est la foule des grands jours
Dans la cité corsaire
Du haut des grandes tours
Un dalmatien domine la mer
De son regard noisette
Cléo, sur les remparts, fixe le large
Prend pour modèle la coquette
Et fait semblant d’être sage
Rêve-t-elle d’Angleterre ?
Du bel amant, Walter ?
Dans l’estuaire de la Rance
Sent-elle l’effervescence ?
D’une mer sillonnée par un corsaire
Robert Surcouf menant la guerre
Aux marines britanniques
Marchandes et militaires.
Est-elle plus romantique ?
Sous la musique des haubans
Face au poète Chateaubriand
Ou a-t-elle soif d’aventure ?
Comme Jacques Cartier l’explorateur,
Premier français navigateur
A découvrir au loin là-bas
Des nouvelles terres, le Canada.
Puis elle franchit le grand barrage
Voilà Dinard et ses cabines de plage.
Cléo serpente sur le Chemin de ronde
Se distinguant parmi tout ce beau monde
La mer découvre des rives, des grèves,
Entrecoupées de failles et de rochers
Cléo s’enivre de l’air iodé
Dans les lagunes se dessinent des rêves
Sur les falaises, de somptueuses villas
Se tiennent toutes droites comme des châteaux de Roi
Dans un bel écrin de vert intense
Et le respect des convenances
Cléo, sans fanfaronnade, minaude
Devant l’éclatante côte d’Emeraude